interkulturní cesty
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Institut de Recherche, Formation et Actions sur les Migrations - IRFAM

Massimo Bortolini

1 La pratique

2 Conseils pour une évaluation

2.1 Points de force

2.1.1 La perspective de l’organisation
Les spécificités du projet IRFAM dans son ensemble (pour le détail de certains projets voir les fiches spécifiques est d’abord le lien entre le terrain et la recherche concrétisé dans un seul endroit, ce qui permet de rendre opérationnel et concret des aspects demeurant souvent loin des praticiens, mais aussi de contextualiser les observations et les constats faits sur le terrain. Ce projet permet aussi, dans son ensemble, des allers-retours entre recherche-formation-action-publication ; cette boucle permettant une remise en question permanente des acquis et des observations sur un terrain donné. Une autre spécificité est la dimension internationale à travers des collaborations académiques ou d’échanges de pratiques. Enfin, la valorisation des compétences interculturelles est ce qui caractérise le mieux l’IRFAM.

2.1.2 Perspective d’Interculture map
Si l’on reprend les sept points mis en évidence par les partenaires, on peut dire que tous les points sont présents dans les actions et les projets promus par l’IRFAM : inclure les autres favoriser la reconnaissance et la coexistence entre individus d’origines différentes ; construire une société qui respecte la diversité culturelle comme ressource ; contrecarrer les inégalités sociales ; faciliter les processus de socialisation ; moyen et long termes (actions pluriannuelles); coexistence de citoyens d’origine européenne avec des citoyens immigrés (durant les trente dernières années) ; ne doit pas être une action pour faire face aux urgences sociales (actions contre l’exclusion sociale, par exemple).

Entre outre, et surtout, l’approche en termes de valorisation des compétences interculturelles et non en termes de résorption d’un handicap ou de résolution de problèmes, est une approche résolument proche de celle proposée par le projet « interculture map » qui est avant tout une volonté de reconnaissance de la diversité comme un fait et comme un plus.

La méthode proposée par l’IRFAM recoupe en plusieurs points celle proposée par les partenaires :

  • au niveau interne, on retrouve un souci de connaissance de la situation où l’action se déroule, c’est-à-dire une réflexion sur le contexte d’intervention ; la réalisation d’un rapport d’auto-évaluation sur l’action ; l’utilisation d’un personnel qualifié et formé ;l’organisation d’une stratégie de formation ; de la documentation interne sur les activités ; perspective de genre
  • au niveau externe, on retrouve le recours à des institutions spécialisée, des spécialistes, des scientifiques pendant la réalisation du projet ; la possibilité de transférer l’action dans un autre contexte ; une perspective politique c’est-à-dire entrer en contact avec le politique, voire influencer la législation.

 

2.2 Points critiques

2.2.1 La perspective de l’organisation
Les points critiques dans le travail proposé par l’IRFAM pourraient résider dans l’évaluation et la capitalisation des expériences, même si pour ce point, la méthode proposée par l’IRFAM permet d’être positif.

L’évaluation – comme souvent – est l’aspect le plus problématique des formations dites interculturelles, ou travaillant cette dimension. En effet, comment mesurer valablement la portée d’une formation, d’une intervention, d’une sensibilisation sur les moyen et long termes ? Cela vaut cependant pour toute formation ambitionnant des changements sociaux fondamentaux à partir des personnes elles-mêmes et donc d’un repositionnement identitaire, qu’il soit personnel ou professionnel.

L’autre point – la capitalisation – peut-être considérer comme « critique » mais est aussi une force dans le travail de l’IRFAM. En effet, le transfert de méthodes d’analyse et/ou d’intervention aux intervenants sociaux de terrain pourrait faire courir le risque d’une mauvaise utilisation de la méthode. Cependant, la durée et la récurrence de certaines collaborations semblent indiquer de part et d’autre une certaine confiance dans les approches et le suivi des actions.

2.2.2 Perspective d’Interculture map
La méthode proposée par l’IRFAM ne recoupe en plusieurs points pas celle proposée par les partenaires :

  • au niveau interne semblent absents: un souci de mesurer les changements obtenus pendant les années ; ’attention aux problèmes de compréhension linguistique ;
  • au niveau externe semblent absents : le souci d’impliquer les communautés d’immigrants dans la préparation ou la réalisation des actions la continuité du financement de l’action ; des éléments de changement de la situation, c’est-à-dire indiquer en quoi cette action a eu des effets.


Cependant, ces aspects « critiques » font partie des fondements mêmes de la création de l’IRFAM. C’est-à-dire que se définissant comme organisme de deuxième ligne – c’est-à-dire qui vient en aide à la première ligne en contact elle avec le public – il est normal qu’il ne le rencontre pas, sinon dans les projets Transfaires et Vitar dans lesquels une partie du projet repose sur le travail avec des migrants originaires d’Afrique sub-saharienne.

L’IRFAM étant financé par projet ; et même si les projets sont régulièrement reconduits ; il n’est jamais certain que les actions pourront être poursuivies sur le long terme.